Natation :
À notre arrivé au site du départ de la natation, il y a avait déjà une ligne d’attente.
« Merde!!! Je veux partir parmi les premiers…. »
Par chance, j’ai réussi à me faufiler parmi les 200 premiers.
J’étais content et soulagé à ce moment-là.
Le départ fut donné à 6h50 pour les professionnels.
Comme d’habitude, les pros partent tous ensembles dans l’eau.
Dix minutes plus tard, Bang!!!! C’est à notre tour de partir.
Pour la première fois, je vis un départ type contre-la-montre et on saute un a un au bout d’un quai!
Wow!!!! Génial!!!!
Pour ma part, j’ai sauté à l’eau à 4min 30sec après le départ. Ce fut assez spécial de nager avec peu de monde autour de moi. En sautant dans l’eau, je me suis mis en mode relaxe pour bien me réchauffer.
Nouveauté pour moi, pour la première fois pendant un ironman, je ne portais pas de wetsuit. Deux raisons; personnes n’en portaient et l’eau était assez chaude! Selon moi, l’eau devais être autour de 80F.
Le fait de ne pas avoir porté de wetsuit, je me suis dit que je ferais un temps plus lent, comme quand je nage à la piscine.
Autre détail, lorsque je nage, d’habitude je vois les autres nageurs.
Eh bien ici, je ne voyais rien. Je ne voyais même pas le bout de ma main.
N’oublions pas, nous nageons dans l’Ohio River.
Après trois à cinq minutes, je réalise que je dépassais beaucoup de nageur.
Alors, je me suis mis en mode attaque sans trop forcer. Pour la première fois, je prenais le temps d’admirer le beau paysage de notre parcours de natation.
« Wow, rêves-tu??? C’est très beau…Wow!!! »
Après le tournant, je me concentrais sur ma technique car je nageais seul.
Je voyais d’autre nageur au loin en avant. Le reste du parcours fut sans histoire, nagé en solitaire.
En sortant de l’eau, je vois mon temps de natation : « 1h05 merde, je suis lent!!!! Ce n’est pas grave!!! Concentre-toi sur la prochaine étape».
Évidemment, je prends le temps de taper la main à ma fan inconditionnelle qui me crie : « GO JP! GO JP! ».
Vélo :
Bizarre comme sensation, je roule presque seul. D’habitude, il y a plein de monde que je dois dépasser. Mais là, j’en dépasse un seul à tous les 1 ou 2 minutes. Je suis seul à imposer mon rythme. J’avais l’impression de faire une balade matinale.Vélo :
Comme ce n’est pas un parcours où je suis le plus à l’aise, j’ai décidé de faire attention à ne pas trop gaspiller mon énergie pour rien. Mon désir de rouler sur les gros braquets était très présent. Il y a fallu que je me rationnalise pour ne pas tomber dans ce piège.
Le parcours est très vallonné, j’ai l’impression de faire une séance d’intervalles sur un home-trainer, avec le décor en direct! Par chance, je roulais contre mon ami le vent. Il m’imposait son respect. Mon ami fut alors généreux avec moi. Il est resté calme durant ma première boucle de vélo. Alors j’ai pu en profiter pour rouler à une cadence où j’étais bien.
À mi-parcours de la boucle, il y avait une foule au village La Grange (le seul du parcours).
Comme j’étais seul, l’ambiance était un peu trop calme à mon goût.
Avec ma main, je leur demande de m’applaudir plus fort.
À ma grande surprise, ils ont répondu à ma demande.
Ils se mirent à crier très fort.
« WOW, je suis ben hot!!! »
Cette innovation de la foule m’a donné l’impression d’être un athlète accomplie.
La première boucle a été plus facile que j’avais anticipé. Alors, je me suis encouragé et je suis resté humble car il reste beaucoup de chemin à faire.
À la deuxième boucle, comme prévue, monsieur le vent augmentait sa présence.
Là, pour la première fois de la journée, je croise les autres triathlètes qui sont derrière moi en termes de position.
« Yes, je vais pouvoir profiter un peu de l’effet d’entraînement des cyclistes pour maintenir ma vitesse de croisière, malgré le vent. »
Effectivement, je dépassais beaucoup de cycliste sans trop forcer.
Il y a deux facteurs à ne pas négliger, le soleil et la chaleur.
J’ai commencé à le ressentir à mi-chemin de la deuxième boucle.
J’étais de moins en moins en position aérodynamique.
Comme le montre très bien la photo.
De plus j’avais mal au cou et j’avais aussi des irritations au niveau des organes génitaux. Malgré ces inconvénients, j’ai pu garder le même rythme jusqu’à la fin du parcours.
Surprise!!!
Je dépassais plusieurs triathlètes femmes professionnelles durant le trajet.
« Je rêves ou quoi!!!! »
A ce moment là, j’ai compris que je venais de franchir une étape dans ma vie de triathlète.
Après avoir terminé la deuxième boucle, je me dirige vers la zone de transition qui est à peu près à 25 km de là. Ce dernier bout de parcours, je roulais encore plus en solitaire. Pendant ce temps, il y a eu 4 triathlètes qui m’ont dépassés et au niveau psychologique, cela n’a eu aucun impact sur moi car j’avais atteint mon objectif de le faire en bas de 5h30. J’ai tout de même dépassé deux triathlètes dont un triathlète professionnel. J’étais super content. Mais, je commençais à ressentir une fatigue à cause de la chaleur et du soleil.
Alors, durant ses derniers 25 km de vélo, je me préparais mentalement à courir sous un soleil et une chaleur humide très présente.
Durant ma transition, autre surprise, je vois Sylvie (elle faisait du bénévolat dans la zone de transition) qui semblais à la fois surprise de me voir si tôt et à la fois content de ma performance.
Sylvie : « Tu vas bien? »
Moi : « Oui, mais le marathon sera très dur!!!! »
Sylvie : « Go JP! Lâches pas! Amuses-toi!»
Course à pied :
Au début de ma course à pied, je regarde l’heure. Je vois qu’il est possible pour moi de terminer mon ironman en bas de 10h45, si, si, si, je fais le marathon en bas de 4h00. Alors, je décide de regarder ma montre seulement au mile pour ne pas influencer ma vitesse de course à pied.
Jusqu’au 8ième mile, je courais assez bien. À partir de ce moment là, la chaleur, l’humidité et la fatigue musculaire commence à faire son effet sur moi. Je constate que je ralenti un peu. J’espérais maintenir ce rythme là, le plus longtemps possible.
Après quelques points d’eau, je constate qu’il y n’avait pas de Coke à chacun des postes de ravitaillements. J’étais fâché et très déçu!!!
J’avais comme stratégie de boire moitié Coke et moitié eau à chaque ravitaillements pour maintenir mon niveau d’énergie. Alors, je n’avais plus beaucoup d’option. J’ai dû me contenter de boire en alternance du Gatorade et de l’eau ou du Coke et eau selon les disponibilités.
Selon moi, le mélange des deux boissons (Gatorade – Coke) fut une grosse erreur de ma part car ça a probablement causé un malaise dans mon estomac qui finira par affecter ma performance. À partir du 14ième mile, j’ai ressentis des brûlures d’estomac. Incapable de manger sauf des oranges, ni de boire autre chose que de l’eau.
Comme le parcours fait deux boucles, nous passons à 50m de la lignée d’arrivée avant de recommencer l’autre boucle.
À ce moment là, j’étais sûr de voir Sylvie m’encourager. Elle n’était pas là. Alors, je me suis dit qu’elle n’a pas eu le temps d’arriver à temp (elle faisait du bénévolat), elle me verra qu’à la ligne d’arrivé.
Au 18ième mile, j’ai dû arrêter de courir. Mes brûlures d’estomac ont eu raison sur mon mental. J’ai dû accepter, contre mon gré, que mon temp final ne sera pas en bas 10h45 ni celui d’en bas de 11h00 aussi, mon autre objectif. Mentalement, je n’avais plus l’esprit de guerrier.
Quelques miles plus tard, j’ai eu un flash d’un coach.
« Tant qu’à marcher, marche comme un winner JP. »
Alors, j’ai mis en pratique cette idée.
Grâce à ça, j’ai réussi à quelques reprises à courir quelques minutes.
Mon mal au ventre m’empêchait de courir plus longtemps.
Alors je me suis dit : « essaye de réduire tes brûlures en marchant, pour pouvoir courir les deux derniers miles de la course ».
À un mile et demi de la fin, je me suis mis à recourir pour terminer la course avec honneur. Près de la ligne d’arrivé, j’avais de la misère à garder mon souffle pour garder le rythme.
Lorsque j’entends l’annonceur dit : « Jean-Pierre Gagnon from Montréal…. »
Je vois enfin la ligne d’arrivée.
Je me suis dit : « Go! Ils t’attendent. Go! Tu as presque fini….Ouf!!!! Ce n’est pas facile!!!!! Lâche pas!».
Lorsque, je croise la ligne d’arrivée, j’étais très content de mon temps final.
J’ai fait mon meilleur temps à vie.
Évidemment, Sylvie était là.
Elle était super contente pour moi.
Je dois dire, ma réaction primaire de cette course fut : « Wow, quelle belle course ». Ce fut le plus beau Ironman que j’ai fait jusqu’à présent.
Après la compétition, je me suis fait faire un petit massage. J’ai ensuite dévoré un bon souper santé.
Mon temps final est de 11 :05 :45
Mon classement final est 135ième sur près de 2100.
25 ième sur 342 dans ma catégorie d’âge (35-39ans).
Alors pour le prochain, je vise en bas de 11h00.
Here I come Lake Placid 2009!!!!!
Mon classement final est 135ième sur près de 2100.
25 ième sur 342 dans ma catégorie d’âge (35-39ans).
Alors pour le prochain, je vise en bas de 11h00.
Here I come Lake Placid 2009!!!!!